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SANOFI infos 28.10.2024
lundi 28 octobre 2024
Texte repris sur le site du PCRF.
CL-CGT apporte tout son soutien fraternel et de classe aux salariés de Sanofi en lutte pour les emplois et la préservation de l’outil de production.
Le monopole pharmaceutique français Sanofi a annoncé le 11 octobre 2024 la vente d’Opella Healthcare International, sa filiale de médicaments sans ordonnance et de compléments alimentaires, au fonds américain CD&R. Fabricant une centaine de produits comme Lysopaïne, Maalox, Dulcolax, Novanuit, ou encore Doliprane, Opella emploie 11 500 salariés, est présent dans 150 pays, et représente 5,2 milliards d’€ de C.A en 2023 ainsi que 1,2 milliards € de marges. À cause d’une rentabilité jugée ’’trop mollassonne’’, Sanofi avait annoncé la vente d’Opella à l’automne 2023. Après avoir écarté l’offre du fonds français PAI Partners, allié au singapourien GIC et à l’émirati Adia, Sanofi a décidé de céder 50% d’Opella à CD&R pour 15,5 milliards €.
La vente d’Opella « est une très très mauvaise nouvelle » selon Christophe QUILLÉ, salarié de Sanofi depuis 40 ans et syndicaliste CGT. « On sait que les fonds de pension américains, ce sont des investissements à court terme » continu t-il. Il affirme également qu’ « on est très inquiets, et ça se ressent aussi sur le site auprès de nos collègues [et] on sait que les conséquences ne seront pas positives. » La CGT Sanofi de Lisieux a appelé à la grève le 1er octobre 2024 dès 9h du matin. Les salariés n’ont pas mâché leurs mots : « ils sont en train de tout casser. Ils font de la casse sociale chez Sanofi de tous les côtés » s’inquiète Frédéric DEBÈVE, délégué syndical CGT chez Opella. « On se bat pour notre usine, pour le Doliprane. On veut qu’il reste français » déclare-il. Selon lui, il n’y a « pas que le Doliprane qui est sur la sellette » : « la recherche et le développement » sont également concernés. Commentant la venue d’Antoine ARMAND et de Marc FERRACCI, respectivement ministre de l’économie et de l’industrie, à Lisieux, il déclare que cela « ne change rien » à la mobilisation des salariés car « on alerte depuis suffisamment longtemps. C’était bien avant qu’il fallait prendre le sujet en main. » Selon Fabien MALLET, coordinateur CGT du groupe Sanofi : « on est surpris de voir 2 ministres venir faire le service après-vente de Sanofi. » Dénonçant « une vente à la découpe » d’« un outil qui a les capacités de soigner au niveau français et européen », les salariés n’ont « aucune illusion à se faire sur les promesses en carton […] faites […] aux ministres », déplorant « encore une fois » l’existence d’un « lien […] important et […] incestueux entre la macronie et la direction de Sanofi. » Il précise que « tous les fonds d’investissement, qu’ils soient français, américains, allemands, qataris, ont la même méthodologie : faire de l’argent. » À Compiègne, « les salariés prennent [cette cession] pour une trahison » selon Adrien MEKHNACHE, délégué CFDT, car « nous nous sommes mobilisés pendant les années Covid, période durant laquelle Sanofi n’a pas été en mesure de développer un vaccin. Les salariés ont fait tous les efforts nécessaires pour assurer la production de Doliprane. On a fait des heures supplémentaires […]. Et [finalement] on apprend que Sanofi souhaite nous céder. » Cette vente fait aussi craindre « la perte d’une souveraineté française sur le marché du médicament. On s’est rendu compte pendant le Covid qu’on dépendait énormément des pays étrangers pour nous fournir en médicaments. »
Sanofi a un « pognon de dingue » et doit payer pour le maintien de tous les emplois et de l’outil industriel !
Début 2024, Sanofi a commencé à négocier un plan de suppression de 330 postes de R&D en France, pour se réorienter de l’oncologie vers l’immunologie. Selon le délégué CGT Laurent VIDARD, « en 30 ans, la société a très peu abouti à la création de nouveaux médicaments contre le cancer, faute de savoir gérer l’innovation en interne ou de vouloir devancer la concurrence […]. » Selon Adrien MEKHANACHE, « les stratégies fluctuent au gré du vent. » Aussi « Sanofi préfère […] prioriser les produits avec peu de volume, mais de fortes marges » car « seules les marges priment. » Le monopole a aussi annoncé l’abandon de son propre vaccin anti-Covid-19, après avoir été à la traîne durant la pandémie, pour commercialiser celui de son concurrent américain Novavax. Sanofi a généré 43 milliards € de C.A en 2023 contre 42 milliards € en 2022. Sanofi a aussi bénéficié chaque année de « 100 millions € » de crédit d’impôt, donc 1 milliard € sur 10 ans, pour « 2,5 milliards € investis […] dans la [R&D] en France » selon un porte-parole. Aujourd’hui, coup de théâtre, le fond français PAI aurait renchéri pour racheter cette filiale « une offre améliorée a été remise à hauteur de 200 millions € supplémentaires » selon une source proche du fond français.
La cause des crises, de la casse de l’emploi, des fermetures d’usines et les délocalisations résultent de par la propriété capitaliste des moyens de production et de sa loi du profit maximum, de la contradiction entre des millions de travailleuses et travailleurs privés des moyens de production et d’échange, qui travaillent en interaction, maîtrisant les outils de productions, vendent leur force de travail aux capitalistes mais ces derniers, patrons et actionnaires, décident et s’approprient la richesse produite.
Cela pose ainsi le problème qui ne peut être résolu qu’avec le renversement du capitalisme et le bris de de l’État bourgeois, rempart de la dictature de classe de la bourgeoisie ni neutre ni au-dessus des classes.
Le contexte actuel est marqué par la multiplication des luttes ouvrières : Stellantis, Bosch à Mondeville, Latécoere, lutte victorieuse des Poulain à Blois, etc.dont votre lutte de décembre 2022 pour des revalorisation salariales... Il est fondamental que le peuple-travailleur croit en son propre pouvoir et que s’opère la libération des forces ouvrières et populaires.
Les salariés ont un pouvoir :
bloquer la production pour porter plus fort leurs revendications !