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FSM LE CONGRÈS CONSTITUTIF le 03 octobre 1945
mardi 3 avril 2018
FSM LE CONGRÈS CONSTITUTIF le 03 octobre 1945
La Fédération syndicale mondiale [FSM] a été fondée a Paris le 3 octobre 1945. Au Premier Congres syndical mondial [Paris, 3-8 octobre 1945] qui a voté la constitution de la FSM participaient des délégués représentant 67 millions de travailleurs de 56 organisations nationales de 55 pays et 20 organisations internationales. Le Premier Congres syndical mondial était précédé d’une Conférence syndicale mondiale réunie a Londres du 6 au 17 février 1945 qui s’est chargée d’une grande partie des travaux préparatoires. La Conférence de Londres avait réuni 2047 délégués de 53 organisations nationales et internationales représentant 60 millions de travailleurs du monde entier. La Conférence a été présidée par les représentants du TUC britannique, du Congres des organisations professionnelles [CIO] des Etats-Unis et du Conseil central des syndicats d’URSS. Ils étaient assistés de trois vice-présidents - de la CGT de France, de la Fédération chinoise du travail et de la Confédération des travailleurs d’Amérique latine. Walter Citrine, Secrétaire général du TUC britannique, était Secrétaire général de la Conférence. La constitution de la FSM avait suivi de prés la Conférence de San Francisco qui était a l’origine de la création de l’Organisation des nations unies [ONU]. La Charte des Nations unies adoptée a San Francisco le 26 juin déclare : „Nous peuples des Nations unies, résolus a préserver les générations futures du fléau de la guerre qui doix fois en l’espace d’une vie humaine a infligé a l’humanité d’indicibles souffrances ; a proclamer a nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations petites et grandes ; a respecter les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international ; a favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande ; et a ces fins a pratiquer la tolérance, a vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage ; a unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales ; a accepter les principes et instituer des méthodes garantissant qu’il ne sera pas fait usage de la force des armes, sauf dans l’intéret communa recourir aux institutions internationales pour favoriser le progrès économique et social de tous les peuples ; avons décidé d’associer nos efforts pour réaliser ces desseins.“ Le Premier Congres syndical mondial n’avait d’autre but fondamental que d’atteindre les objectifs précités de la Charte des Nations Unies. La Charte des Nations unies parlait au nom de „Nous peuples des Nations unies“. Le Congres de la FSM, de Paris,. parlait au nom des travailleurs du monde entier organisés au sein de syndicats qui aspiraient a un monde libéré de toute guerre et de toute injustice sociale. La constitution de la FSM était donc considérée comme le signe précurseur d’une ere nouvelle qu’ouvrait la défaite du fascisme par l’alliance anti-fasciste des Etats. Les travailleurs et les forces démocratiques voyaient en cette victoire un avenir nouveau pour le monde débarrassé de l’impérialisme et du colonialisme et ou la liberté, la paix, la démocratie et la prospérité progresseraient pour le bien de toute l’hunanité. Les travailleurs et les syndicats se rendaient compte que les seules déclarations des gouvernements ne suffisaient pas. Dans la coalition anti-hitlérienne et aux Nations unies mêmes se trouvaient des gouvernements et des Etats qui avaient fait l’éloge d’Hitler et qui même âpres la victoire sur le fascisme essayaient de réprimer les mouvements de libération dans les pays qu’ils maintenaient sous le joug colonial. Le besoin s’est fait sentir d’édifier l’unité des travailleurs et des nations opprimés du monde entier pour atteindre les objectifs de l’humanité, ancrés dans les Déclarations. L’unité des gouvernements a elle seule, sous forme des Nations unies, était insuffisante. Il fallait de nouvelles organisations de masse, de la classe ouvriere en particulier. Par conséquent, l’unité syndicale s’imposait a l’échelle mondiale. Ces préoccupations se reflètent clairement dans le Manifeste de la Conférence de Londres : „Le travail organisé a contribué pleinement aux combats dans les domaines de la lutte armée et de la production en créant et soutenant les forces gigantesques qui ont déjà réduit a merci le fascisme et qui, demain, le détruiront complètement pour toujours. „Notre Conférence historique, qui se réunit a un moment ou la lutte armée fait rage, est elle-même une démonstration de l’unité de la classe ouvrière et une preuve de la victoire morale des Nations unies sur les forces du mal du fascisme. „Le travail organisé, qui a contribué pour une si grande part a gagner la guerre, ne peut laisser aux autres - quelles que soient leurs bonnes intentions - la seule responsabilité de la paix. La paix ne sera une paix véritable, une paix durable, une paix digne des sacrifices par lesquels elle aura été gagnée que si elle reflète la décision énergique des peuples libres de résoudre eux-mêmes leurs besoins, leurs intérêts et leurs désirs. „C’est pourquoi nous lançons de notre Conférence mondiale un appel a tous les travailleurs du monde, a tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté pour les inviter a se consacrer a la construction d’un monde meilleur et de faire pour cela les sacrifices qu’ils ont consentis pour gagner la guerre.“